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Dénonciation aux Nazis

Mode d’emploi donné par les nazis

 

Henri Fréville, historien et ancien Maire de Rennes, rend publique son exploration des archives nazies :

« Un manuscrit figurant dans les papiers du Majestic, dans la section contemporaine des Archives Nationales donne, dans une brève et claire synthèse, une vue globale des évènements qui tinrent une très grande place dans l’histoire intérieure de la Bretagne au cours du dernier trimestre de l’année 1940. Il apporte une réponse à beaucoup de questions qui n’ont cessé de se poser aux politiques et historiens de la Bretagne et du mouvement breton et met définitivement un terme à des légendes continûment et savamment entretenues. Ce manuscrit émane du baron Hans von Delwig Tiesenhausen, membre de la Propaganda Abteilung Frankreich (section française des services de la Propagande) lequel eut une activité intense dans le domaine de la presse et de la politique intérieure bretonne, dans les années 1940-1941.

En voici la traduction :

‘ Baron Hans von Delwig Tiesenhausen
section de Propagande France, groupe S.O.,
bureau local de Rennes

Paris, le 13-12-1940

Cher Monsieur von Roeder,

Suite à notre conversation, je vous adresse ici, pour votre information, quelques notes sur l’état des affaires bretonnes :

1° depuis le mois d’octobre, je me suis efforcé de rassembler et d’unifier les autonomistes modérés. J’y ai largement réussi. Les résultats essentiels que je peux vous annoncer sont : la fondation d’un nouveau journal (le quotidien ‘ La Bretagne ’, à Rennes), la fondation d’un Comité économique des intérêts bretons et le début de fondation d’un parti modéré. Ce parti pourrait toucher des milieux notablement plus vastes que ne pouvait le faire le groupe précédent dirigé par Debauvais et Mordrel.

Le journal qui va être fondé (il paraîtra vers le 15 janvier) le sera principalement avec la participation de Yann Fouéré et de Jacques Guillemot.

2° Pour qu’une organisation modérée soit efficace, il est nécessaire que l’organisation extrémiste subsiste et continue à bénéficier de soutien. On m’a promis 200 000 F pour continuer à soutenir L’Heure Bretonne qui, depuis que le bureau de l’Abwehr lui a retiré son appui, se trouve sans soutien ; mais il faut aussi faire en sorte que l’organisation extrémiste, en tant que telle, bénéficie de notre aide.

Le meilleur spécialiste est certainement le docteur Wagner. Comme le bureau de l’Abwehr ne fera plus appel à ses services, il faudra le caser autre part. J’apprends qu’il serait possible de le rattacher à l’Institut culturel allemand (docteur Epting). Cette solution conviendrait certainement tout à fait. A ma connaissance, l’ambassadeur a l’intention d’en parler aujourd’hui à M. le docteur Best, directeur ministériel.

3° afin de permettre au mouvement breton de se développer sans heurts et, aussi, afin de lui laisser le temps de se réorganiser solidement sous la nouvelle direction de Raymond Delaporte, il serait tout à fait souhaitable que Debauvais et Mordrel se voient accorder l’occasion de faire ‘ le séjour d’étude ’ en Allemagne qu’avait proposé le bureau de l’Abwehr, et ce d’autant plus que la majorité de leurs anciens partisans se sont clairement exprimés en ce sens, estimant que ‘ ce serait très bien, si les deux hommes se retiraient pour un certain temps ’.

Je vous serais reconnaissant d’examiner ces propositions et, éventuellement, de mettre d’autres projets en train.

De mon côté, je pars aujourd’hui en congé jusqu’au 27-12, et je me permettrai, à mon retour, de vous demander une entrevue.

Heil Hitler !
Votre très dévoué
Hans von Delwig Tiesenhausen ‘ » 9


Werner Best était le chef de l’Administration de guerre nazie à Paris, à l’Hôtel Majestic, et suivait de près la « question bretonne ». Von Roeder était son conseiller d’Administration militaire.

Il faut bien retenir ce mode d’emploi : il y a eu des variations sur les dates et la mise en œuvre, mais l’essentiel passe dans la réalité. Nous allons retrouver les hommes, les journaux, les organisations, le P.N.B. en premier lieu :

« Ses efforts de propagande n’ont pourtant pas été vains : fin 1942, il regroupe deux ou trois milliers de militants. Il constitue à ce moment-là une organisation d’extrême-droite parmi d’autres, avec lesquelles il entretient d’ailleurs de bonnes relations, ainsi le Parti Populaire Français de Doriot, le Rassemblement National Populaire de Déat. » 10

Il y avait donc de « bons français », pour ces gens-là…


9 Henri Fréville, Archives secrètes de Bretagne 1940-44, p 52-53
Document cité : Archives Nationales, A.J. 40-547. Fac-similé dans les annexes du livre.
10 Michel Nicolas, Histoire du Mouvement Breton, p 94-95

 

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