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Les démarches de Fouéré, après avoir été acquitté de la condamnation par contumace de 1947 aux "travaux forcés à perpétuité", par le Tribunal des Forces Armées en 1955, lui firent obtenir 5 millions de francs du Tribunal de Commerce de Morlaix, jugement cassé en appel à Rennes.
« Yann Fouéré se pourvut alors devant la Cour de Cassation. Le 16 juillet 1959, son pourvoi était rejeté. Nous retiendrons de larrêt alors rendu le seul aspect intéressant notre propos, à savoir la violence exercée sur la Société LUnion Républicaine du Finistère pour quintervînt lembauche :
Mais attendu que les juges du fond ont constaté que Fouéré avait délibérément rompu lui-même le contrat, lorsque, en août 1944, abandonnant son poste et renonçant définitivement à rejoindre le journal où sa présence était désormais inconcevable, tant en raison de son comportement fautif dans lexercice de ses fonctions que du fait de la violence qui avait imposé son embauchage et son maintien il sétait constitué prisonnier avant de senfuir à létranger lors de sa mise en liberté provisoire ; quil ressort de ces constatations que ce nétait pas le changement dorientation politique qui avait été la cause directe de la rupture du contrat de Fouéré doù il suit que le moyen nest pas fondé (Cour de cassation, Chambre civile (section sociale) 16 juillet 1959. » 116
Voilà comment tout cela est présenté par Skol Vreizh (Ar Falz) :
« De plus, lesprit critique que les rédacteurs ne se font pas faute dexercer à lencontre du gouvernement de Vichy sans aller, il est vrai, jusquà lopposition déclarée que lon trouve dans les colonnes de LHeure Bretonne , renforce la crédibilité de la presse contrôlée par Fouéré. Il nest pas jusquau séparatisme que les deux quotidiens nutilisent parfois comme épouvantail aux yeux de Vichy pour renforcer les positions quils adoptent. » 117
Comment peut-on défendre, camoufler, utiliser Fouéré ? Il a constitué le MOB (Mouvement pour lOrganisation de la Bretagne), où a eu lieu la gestation de lUDB. Il continue avec le POBL. Il faut observer quil y avait lInstitut Celtique de Bretagne, il y a lInstitut Culturel de Bretagne ; il y avait le Comité Consultatif de Bretagne, il y a le Conseil Culturel de Bretagne, avec des statuts et attributions fort proches |
116 Henri Fréville, La presse bretonne dans la tourmente (1940-1946), p 272
117 Histoire de la Bretagne et des Pays Celtiques, Skol Vreizh 1983, p 152, tome 5
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