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| Les objectifs des Bretonistes
Skol Vreizh est lassociation dédition de Ar Falz, organisation se situant « à gauche ». Citons-la sur Monsieur le Vicomte de La Villemarqué : "L'intention n'était pas neutre chez le jeune aristocrate, hôte assidu à Paris du salon d'Auguste de Gourcuff, lieu de rencontre d'une intelligentsia qui pense tenir en une Bretagne celtique régénérée un bastion de solide résistance aux idées nouvelles" 1
« Cependant, il ne faut pas considérer tous les travaux et efforts en faveur de la langue bretonne comme purement désintéressés. Le bloc rural se rend compte très tôt de la fonction incomparable de ciment et de solidarité que la langue peut constituer en Basse-Bretagne, en même temps quelle peut permettre de faire écran aux idées extérieures à la société bretonne (extérieures, cest à dire subversives). La Villemarqué écrit ainsi en 1847, dans son Essai sur lhistoire de la langue bretonne : Mais ce nest pas seulement, quon le sache bien, le goût des antiquités, de la philologie et de la littérature celtique qui soutient et anime les hommes éclairés auxquels la langue bretonne doit sa culture actuelle ; ils veulent remplir, à laide de cet idiome, une mission plus importante. Sils ravivent, sils épurent, sils perfectionnent le breton, cest pour le rendre plus propre à instruire le peuple : le peuple si avide de savoir, si bien préparé à la semence intellectuelle, et qui répète depuis si longtemps le proverbe : mieux vaut instruire le petit enfant que lui amasser du bien ; leur but est de répandre linstruction dans la foule, par tous les moyens possibles, mais surtout par la presse ; dentretenir les traditions dhonneur et de loyauté des ancêtres ; de développer les bons instincts des classes laborieuses, délever leur cur et de les rendre meilleures en les éclairant. Ils se servent de la langue bretonne comme le seul instrument à leur portée, car le peuple nen comprend pas dautre ; et, tant quils nen auront pas un plus adapté aux besoins populaires, ils croiront devoir lemployer .» 2
« M. Labbé Favé : Nous ne devons pas perdre de vue que de nouveaux barbares, ennemis de notre race, ennemis de nos traditions et de notre foi sont à nos portes. Étudions quels sont les moyens de les combattre victorieusement. Sous prétexte de semer des doctrines politiques, ils travaillent à métamorphoser lesprit de nos compatriotes. Il faut voir quelle peut être la part des ouvriers agricoles dans le mouvement socialiste. Lincendiaire rode autour de la cité. M. Le Président (Marquis de lEstourbeillon) : Nous ne devons pas, en effet, nous cacher que la question est très grave, que le danger est imminent. Il y a peu de régions qui ne soient « infectées » par le socialisme. Il est très urgent détudier la question. Monsieur labbé Cadic a étudié la Révolution en Bretagne. Le 15 mars 1793, les paysans se portèrent en masse vers les villes, pour dévaliser les bourgeois. Les Bretons se laisseraient facilement entraîner aux mesures brutales si les vrais patriotes ne prennent pas à tâche de les éclairer sans cesse sur leurs devoirs sociaux ». Bulletin de lU.R.B., 1904, extrait du rapport de la séance du 8 sept. 1903 3 Est-il possible dêtre plus clair sur lorigine de la « défense du breton », et les buts correspondants ? 1 Histoire de la Bretagne et des Pays Celtiques, Skol Vreizh 1980, p 121, tome 4
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