Maurras
 

Retour au site Libre Pensée : Charte des Langues

Retour au site
Libre Pensée
Charte des Langues
Retour à la page précédente
Retour

Accueil Remonter Etudes Documents Glossaire Bibliographie Liens Recherche Contacts

Remonter
Suivante
   
Maurras
Mussolini
Racisme
Nordisme
Croix gammée
Fédéralisme
Conclusion
bibliographie
CHARGEMENT PDF
DEBAT
REACTIONS

1911 et 1919 - sur les pas de Maurras

 

1911 - Maurras et un chef de Camelots du Roy, le racisme et « Les métèques »

Il importe, en premier lieu, de connaître la base politique de Breiz Atao et du Parti National Breton. En 1911, un premier PNB , Parti National Breton, est constitué avec ce type de fondateurs :

« Job Loyant, Ex-Président des " Camelots du Roy " de Nantes converti au Nationalisme Breton. » [6].

Les « Camelots du Roy » étaient la milice de type fasciste de l'Action Française, le parti dirigé par Charles Maurras, un des principaux meneurs antisémites pendant l'Affaire Dreyfus, au même titre que le Marquis de l'Estourbeillon, fondateur de l'Union Régionaliste Bretonne [7].

La base de la politique de Maurras et de l'Action Française, le but de ce qu'ils définissent comme "nationalisme français" est bien connu : la contre-révolution, liquider les acquis de la Révolution de 1789 : « impossible de rien améliorer d'important si nous gardons la République » [8], déclare Maurras. Sur ce terrain, une impulsion avait été donnée aux fondateurs du PNB :


Breiz Dishual, n° 10, avril 1913, p.4

« Éphémérides Nationales (…) Janvier 1909 - Remarquable article d'Édouard Drumont, le maître du journalisme français, qui, le premier d'entre ses compatriotes, ose reconnaître dans un leader de La Libre Parole intitulé " Lettres de Bretagne " la légitimité des tendances séparatistes chez les Bretons. » [9].

Le "nationalisme breton", dès les origines, s'appuie donc sur Drumont, organisateur des infâmes campagnes antisémites lors de l'affaire Dreyfus et après. Dans cette voie, Breiz Dishual entame très naturellement une « chronique » sur « Les métèques » [10] en avril 1913, en citant « Ar Bobl du 18 janvier » 1913, le journal de Taldir Jaffrenou (on l'a vu, créateur du "Bro Goz ", "chant national breton"), dénonçant :

« les Parisiens et autres nègres français qui n'ont plus ni traditions, ni langue, ni esprit racial. Ainsi, parce que la loi confère au Breton et au nègre martiniquais le même droit de vote, le nègre est un Breton, et le Breton est un nègre. Assurément, un Druide ne saurait comprendre ce syllogisme normand ou nègre et je veux espérer qu'un Breton ne le comprendra jamais. C'est grâce à la propagation de semblables syllogismes que tant de métèques s'implantent partout, moissonnent le blé et corrompent l'esprit des peuples assez simples pour les adopter. » [11]

Le Parti National Breton a donc des références claires.

 

1919 - contre la démocratie, le maître Maurras

Après la guerre, le flambeau est transmis et repris, dans ce même milieu maurrassien. On lit en Une du premier numéro de Breiz Atao :

« Par ailleurs depuis quelques années déjà de nouveaux organes s'étaient lancés, dirigés par des gens qui s'efforçaient de détruire tout ce qui jusqu'ici avait fait la force de notre race, et qui rêvaient d'une Bretagne rationaliste et démocratique. (…) la " Bretagne agenouillée " (le mot est je crois de M. Yves Le Febvre) était bafouée de la manière la plus honteuse » [12]

Aujourd'hui comme hier, au nom de la « race » puis des "racines", on trouve la haine du "républicanisme jacobin", ainsi dénoncé :

« Et qu'est-ce que la " Libre Pensée " de M. Le Febvre ? (…) Laissons causer le grand penseur Charles Maurras dont je m'honore grandement d'être le fervent disciple. (…) Henri Prado » [13].

Maurrassiens ? En effet, fondateurs de Breiz Atao, Job de Roincé et Morvan Marchal (qui va bientôt créer le drapeau gwenn-ha-du), sont ainsi décrits :

« J. de Roincé était royaliste comme l'était le jeune M. Marchal qui, depuis 1916, rimait la gloire des chouans et vouait les bleus aux gémonies (52). Le régionalisme qui les réunissait était donc d'inspiration maurrassienne : c'était d'ailleurs rue Hoche, à la permanence rennaise de l'Action Française, qu'ils s'étaient rencontrés (53). Mais être maurrassien permettait aussi de se dire fédéraliste. » [14]

Les références données viennent de Marchal, de Roincé, et leur environnement :

« (52) Morvan Marchal, " Chants du Porhoët ", in " La Bretagne réelle - Celtia ", numéro spécial 193 bis, hiver 1965-1966, pp 1-6.

(53) Roincé (de), Job, " La Bretagne malade de la République ", Rennes, Les Nouvelles, 1971, p.7 » [15]

Retenons bien ce "fédéralisme" maurrassien, dont nous retrouverons les reformulations. Le bientôt chef nazi François Debauvais a les mêmes références :

« Il lit beaucoup l'action française et se pénètre de Maurras qu'il me citait : " nous sommes pour nos aïeux contre nos parents " » [16]

Pour conclure ces références politiques, laissons la parole à Maurice (dit "Morvan") Marchal :


Breiz Atao n° 4, avril 1919, p. 2

« La vie Bretonne : Les Rouges. Parfaitement, Rennes l'a eue aussi sa petite manifestation pour Jaurès. (…) La voilà la jeunesse Bretonne. Laisse crier les loups rouges après les loups bleus. Notre heure viendra, à nous aussi, ce sera l'heure de la Bretagne, l'heure du sain positivisme, du catholicisme et de la tradition, et ce sera aussi l'heure de la vieille et saine France. » [17].

Avec l'heure de « la vieille et saine France » maurrassienne, « l'heure de la Bretagne », on pourra se demander si est en germe la marche vers L'Heure Bretonne, journal du Parti National Breton de 1940.

 

[6] Breiz Dishual, « La vraie Bretagne, Nationalisme Breton et Nationalisme Français », Job Loyant, n° 4, octobre 1912, p. 2

[7] « La Bretagne et l'Affaire Dreyfus », Jean Guiffan, 1999, Terre de Brumes, p. 119

[8] « La contre-révolution spontanée », Maurras, juin 1943, p. 137

[9] Breiz Dishual, « Éphémérides Nationales », n° 7, janvier 1913, p. 5

[10] Breiz Dishual, « Les métèques », n° 10, avril 1913, p.4

[11] Breiz Dishual, « Les métèques », n° 10, avril 1913, p.4

[12] Breiz Atao, n° 1, janvier 1919, Une

[13] Breiz Atao, n° 4, avril 1919, Une

[14] Dalc'homp Soñj, n° 24, p. 35, « Les visages et masques du fédéralisme breton », Daniel Le Couédic

[15] Dalc'homp Soñj, n° 24, p. 35, « Les visages et masques du fédéralisme breton », Daniel Le Couédic

[16] « Mémoires du chef breton : Fransez Debauvais », tome 1, p. 58

[17] Breiz Atao, n° 4, avril 1919, p. 2

 

  

Creative Commons License Droit de reproduction : tous les documents, images, citations, analyse, etc... peuvent être librement
reproduits et référencés, avec un lien sur la page dont tout ou partie est reproduit ou cité.
Le contenu de ce site, images et textes, est mis à disposition sous un contrat Creative Commons.

• brochures • forum • commentaires • plan du site • sommaire • annuaire • nouveautés • droits • contacts •

Retour à la page précédente   Retour
 

Accueil Remonter Suivante