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Les conséquences de l’immersion :
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Ouest-France,
Côtes d'Armor, 30/08/200 :
« ... St Brieuc Diwan pousse les murs
( ! )
... par manque de place une
trentaine d'élèves ont dû
être hébergés dans les locaux d'une école
publique... la cour de récréation
a dû être séparée en deux... »
L'immersion linguistique comme exigence pédagogique des écoles Diwan conduit
ainsi à une ségrégation des enfants.
C’est la logique du communautarisme qui se détermine par opposition à d’autres entités et constitue une négation du principe d’égalité de tous les citoyens et notamment de tous les enfants quelles que soient leurs origines au sein de l’école publique laïque.
Pour parfaire l’immersion, l’idéal est d’ailleurs que celle-ci se poursuive dans le cadre familial. Ce qui se pratique parfois et qui est d’ailleurs recherché.
A terme on débouche sur des citoyens qui au sortir de l’école ne maîtrisent pas le français.
Ce qui ne peut que conduire à la nécessité de la production des actes administratifs, des codes juridiques, du travail, des contrats, des arrêts de justice et de tribunaux au moins bilingues, en breton et en français.
On est très proche de la Charte européenne
des langues régionales et minoritaires qui stipule d’ailleurs de telles
dispositions.
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le dénominateur commun à Diwan et à la
Charte étant la mise en place de l’Europe des régions au lieu et place des
États-Nations souverains.
Mais Diwan avance que le bilinguisme –
encore une fois, le bilinguisme est bien disproportionné comme on l’a vu –
présente des avantages pour le développement intellectuel des enfants.
Peut-être que oui. Peut-être que non.
La plupart des régions frontalières ont des populations et des enfants bilingues.
On peut dire que dans les campagnes de la Bretagne occidentale, le bilinguisme a été pendant longtemps une réalité. Les gens de ma génération en Bretagne bretonnante rurale parlaient breton à la maison, et français à l’école.
Ces enfants bénéficient-ils d’un développement intellectuel plus grand et plus précoce ? Peut-être. On ne sait si cela est prouvé. Si c’était le cas, le bilinguisme serait sans doute à encourager.
Est-ce que ce sont de telles pratiques qui expliquent, par exemple, que la commune de Plozevet dans le Sud-Finistère a possédé le plus grand nombre d’agrégés par habitant ?
Peut-être. Mais surtout on ne peut faire abstraction du fait que ces enfants ont pu bénéficier d’un système scolaire mis en place sous la IIIème République d’une exemplaire efficacité et de maîtres d’école d’une rare compétence.
Quoi qu’il en soit des vertus
du bilinguisme, en aucune façon cet argument ne justifie en rien l’immersion
pédagogique monolingue de Diwan. Il vient même en contradiction avec cette
pratique…
Quant à leurs prétendues aptitudes à maîtriser le français au terme de la scolarité élémentaire, c’est une affirmation contestable, même si le milieu social des familles Diwan permet sans doute de compenser les insuffisances de l’école.
Ainsi dans une réflexion sur le niveau en français des écoles bilingues (français-alsacien) fonctionnant en Alsace, le Comité National d'Action Laïque (CNAL) souligne que :
« … les évaluations
conduites sont loin d’aboutir à des démonstrations aussi flagrantes…..Rares sont
les élèves arrivés au collège qui poursuivent cette voie. Au plan qualitatif on
ne peut pas prétendre qu’en fin de CM2 les élèves soient vraiment bilingues.
D’autre part, la plupart de ceux qui réintègrent le cursus classique au moment
de l’entrée en 6ème, éprouvent des difficultés s’agissant du niveau
de leurs connaissances et de compétences. »
Et le CNAL de prononcer cette appréciation de bon sens :
« Ce constat n’est pas
étonnant. Comment peut-on affirmer qu’il est indifférent de supprimer 13 heures
d’enseignement en français tout au long de la scolarité en école primaire et
obtenir les mêmes résultats ? »
Nous pourrions, quant à nous, nous étonner au sujet des enfants
scolarisés à
Diwan où cet
enseignement du français est réduit à un maximum de 7 heures voire 6 heures
hebdomadaires en fin de CM2 comme on l’a vu.
Comme on le pressent, l’immersion pédagogique recouvre des raisons autres.
Les motivations de Diwan sont autres que pédagogiques ou scolaires.
Il faut donc les rechercher dans un autre domaine que celui de la culture ou de la langue bretonnes.
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