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Les écoles privées Diwan restent dans le cadre de ce droit. En ce sens d’ailleurs les écoles Diwan ne sont pas laïques, puisque fondées sur un particularisme linguistique ou ethnolinguistique, comparable aux écoles privées à finalité religieuse, ou financière. Elles sont à caractère propre comme d’autres sont catholiques, juives etc.
L’école laïque, c’est la seule école de la République, ouverte à tous, indépendamment des particularismes religieux, ethniques, linguistiques ou autres, devant lesquels elle ne se prononce pas, elle reste neutre.
Condorcet un des pères de l’école laïque sous la Révolution française
légitimait aussi le droit des parents de donner un enseignement privé à
leurs enfants, moyennant des conditions de contrôle des compétences, des
règles de sécurité, etc.
Ce que
les laïques fidèles au Serment de Vincennes de 1960
combattent (qui fut précédé par d’imposantes concentrations
régionales de laïques comme à Nantes), ce sont les lois antilaïques qui
financent ces écoles, qui contreviennent à la loi de 1905.
Lecture de quelques passages du protocole d’accord :
L’immersion linguistique :
P. 1 « L’enseignement par immersion se définit par l’utilisation de la langue régionale dans l’ensemble des activités conduites au sein de l’établissement,… »
« Pour des raisons pédagogiques inhérentes à l’immersion, le breton est
la langue de vie, de travail et de communication de tous les élèves
et de tous les personnels….»
P. 2 « Cela implique que toutes les classes de l’établissement fonctionnent selon le système immersif… »
P. 3 « les méthodes actuelles d’enseignement seront conservées selon les répartitions horaires actuellement utilisées.. »
Nous avons vu ces caractéristiques. C’est l’immersion-ségrégation.
La
formation des enseignants :
P. 8
« Diwan pourra être associé à la formation initiale et continue des
enseignants en tant qu’intervenant extérieur ».
C’est la formation d’enseignants publics dévolue à une association privée.
P. 10 « l’ensemble des personnels, enseignants, Atoss, agents territoriaux, utilisent la langue régionale comme langue de travail… »
Disposition contradictoire à l’article 2 de la constitution qui dit que le
français est la langue de l’enseignement, du travail, des échanges et des
services publics.
C’est en cela que le Conseil Constitutionnel, statuant sur la conformité de la loi de finances pour 2002, a le 27 décembre 2001, confirmé l’arrêt du Conseil d’État, et déjoué la manœuvre du gouvernement désireux de contourner l’écueil juridique du Conseil d’État pour intégrer en douce dans le budget 2002 les crédits afférents à l’intégration de Diwan.
P. 14 « La composition de ce conseil sera tripartite (administration, établissements scolaires, associations et collectivités locales de rattachement ). »
NB : la
gestion tripartite d’un service public est au tiers privée.
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P. 15
« A ce titre l’association Diwan pourra bénéficier de subventions et de
personnel mis à disposition »
Rappelons cette réalité que les écoles Diwan bénéficient
déjà de crédits publics généreusement accordés par les collectivités
territoriales. (Conseil Régional, Conseils généraux, Municipalités,…).
L’ancien préfet des Côtes d’Armor, Raymond Jaffrezou
confirme dans ses « Mémoires d’un Préfet » que « les classes Diwan »
ont été « subventionnées en accordant des contrats sans être
trop regardant sur les effectifs… ».
Dans le protocole d’accord il est prévu des moyens à profusion. A l’heure où l’enseignement public pâtit d’un manque criant de moyens.
P. 5 « L’enseignement dispensé fera l’objet d’un contrôle pédagogique qui incombera aux corps d’inspection de l’Éducation nationale ».
Peu d’inspecteurs étant brittophones, ils se feront accompagner par des conseillers pédagogiques ad hoc. Et dont il n’est pas douteux qu’ils soient issus de Diwan.
On sait que la notation des fonctionnaires détermine en partie leur avancement et donc leur rémunération. On sait que l’avancement des fonctionnaires se fait concurrentiellement : les modalités propres aux écoles Diwan intégrées ouvrent donc une discrimination préjudiciable à l’impartialité qui doit prévaloir dans ce domaine.
Un suivi des résultats sera fait par un groupe technique de 6 membres désignés par le recteur d’Académie :
P. 5 « …dont deux seront désignés sur proposition de l’association Diwan et deux seront issus des équipes pédagogiques et de direction des établissements… » c’est-à-dire de Diwan. Au total 4 personnes sur les 6 seront issues de Diwan avec la haute main sur l’évaluation, de ces écoles.
L’intégration est antinomique au potentiel et à la mission d’intégration de l’école laïque ouverte à tous sans distinction . Celle-ci se résumerait à une juxtaposition de communautés différentes.
C’est
enfin la privatisation engagée du service public de l’Éducation et la
remise en cause des statuts des personnels relevant normalement de la
Fonction publique.
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On sait que le Conseil d’État a suspendu l’application de l’accord Lang-Diwan, suite au recours déposé par un certain nombre d’organisations : le CNAL et Force Ouvrière. Et que le Conseil Constitutionnel n’a pas non plus validé cette intégration au regard du non-respect de la Constitution pour laquelle c’est le français la langue de l’administration et de l’éducation nationale.
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